Histoire

musee1.jpg

L'industrie du cuir et de la chaussure de luxe a forgé durant plus d'un siècle l'identité de Romans et sa région, lui conférant, avant-guerre et surtout dans la période des trente glorieuses, une notoriété exceptionnelle au plan national et international.

Toutefois, l’industrie du Cuir et de la Chaussure à Romans puise ses origines bien avant, dès le Moyen Age, dans une économie artisanale et commerciale reposant sur le travail de la laine et de la soie et sur une activité importante de tannerie et mégisserie, rendue possible par l’abondance des eaux. Le Vercors et les plateaux de l’Isère fournissent les peaux ainsi que les écorces de chêne utilisées en tant que produits tannants.

Puis au 19ème siècle, la fabrication de chaussures apparait en parallèle de ces activités de tannage du cuir, jusque vers 1850 où tout s’accélère lorsque François Barthélémy Guillaume a l’idée d’utiliser sur place les cuirs sortis des tanneries et crée la première manufacture de chaussures clouées. L’arrivée de l’électricité favorise l’extension de la mécanisation mais c’est au cours de la première guerre mondiale que l’industrie de la chaussure à Romans devient prépondérante et que l’on peut parler de Romans comme d’une ville mono-industrielle. Devenue entre les deux guerres « ville de la chaussure », on compte, au lendemain de la seconde guerre mondiale, plus de 200 entreprises et dans les années 60, plus de 5000 personnes travaillent dans le secteur de la chaussure.

Avec l'internationalisation des échanges et l'ouverture à la concurrence des pays à faible coût de main d’œuvre, cette industrie connait, à compter de la fin des années 70 et en l’espace de trois décennies, un véritable effondrement de son activité, ponctué de crises à répétition entraînant de très nombreuses fermetures d'entreprises de renom et une suppression massive d’emplois dans le secteur.

Sur le plan culturel, Romans est intrinsèquement associée à son histoire industrielle glorieuse du cuir/chaussure, perpétuant une notoriété encore très vivace dans la mémoire collective, bien au-delà des frontières nationales.

Sur le plan économique, l’industrie du cuir-chaussures s’est redéployée fortement, dans les années 90, vers la sous-traitance dans le secteur de la maroquinerie de luxe et, depuis quelques années, la chaussure connait un nouvel essor à travers le redémarrage d’ateliers de fabrication en petites séries, cherchant à développer une production artisanale de qualité sur des marchés de niches en misant sur la créativité et l’innovation.